Journée annuelle 2024

Journée annuelle 2024


Il fit route avec eux

L'accompagnement, une clé pour les Eglises


Le 10 février 2024 de 10 h à 16 h


Foyer Protestant de Bischwiller

12 rue de l'église

AG de l'association de 16 h à 16 h 30

Notre intervenante du jour :   Nelly SINCLAIR-KUEN

Mariée et mère de 2 jeunes hommes, elle a été quelques années institutrice, puis diacre dans son église. En tant que présidente et accompagnante de la Traversée (lieu de relation d’aide inter-églises), elle a développé un ministère d'écoute, d'accompagnement et de formation. En se fondant sur la Bible, elle prend en compte les divers aspects de la vie et de la personne (physiques, spirituels et psychologiques). 


Ci-dessous le FICHIER AUDIO de l'intervention de Nelly SINCLAIR-KUEN. Cliquez !


Le samedi 10 février, nous avons été accueillis dans les locaux de la paroisse protestante de Bischwiller pour vivre notre journée annuelle qui avait pour thème : « Il fit route avec eux ». L’accompagnement, une clé pour les Eglises. 

 

La rencontre a commencé avec la célébration d’un culte présidé par le pasteur Hugo Sonnendrücker. La prédication a été assurée par la pasteure Danièle Kopp, pasteure-aumônier au centre hospitalier d’Haguenau. Son message portait sur le récit de la rencontre des pèlerins d’Emmaüs avec le Christ ressuscité (Luc 24.13-35), présenté comme archétype du travail de l’accompagnement spirituel. (cf.encadré) 

 

A l’issue de la célébration, le pasteur Pierre Magne de la Croix, vice-président de l’UEPAL, a apporté des nouvelles concernant les chantiers en cours au sein de l’UEPAL et de la Fédération Protestante de France. 

 

Nous avons ensuite rejoint le foyer paroissial pour écouter l’intervention de Madame Nelly Sinclair-Kuen, présidente

de la Traversée. Après avoir souligné le fait que l’accompagnement est un positionnement intentionnel (être à côté et avec), elle nous a rappelé que nous sommes tous concernés et que notre mission chrétienne nous invite à suivre l’exemple d’accompagnement du Dieu trinitaire. Puis elle a attiré notre attention sur l’importance pour l’Eglise, dans le contexte actuel, d’ouvrir de nouvelles portes à l’aide des clés de l’accompagnement, de telle sorte que la Parole de Dieu s’incarne dans nos vies et devienne source de libération. Ce sont trois clés qui nous ont été présentées. 

La première est constituée par les composantes d’un accompagnement porteur de Vie. Il s’agit de la Clé PBE : Présence, Bienveillance et Exigence. La Présence s’offre comme une alternative à l’indifférence ou à l’absence ; elle se

manifeste tant à travers la parole et le silence communiel ; elle intervient dans la joie comme dans la souffrance ; elle consiste en un sain équilibre entre proximité et distance qui permet d’éviter de tomber dans de nombreux dysfonctionnements, tels que la confusion et la dépendance ; même dans l’impuissance, elle demeure importante et peut se faire alors appel à la puissance divine. La Bienveillance, envers soi-même et avec l’autre, trouve sa source en Dieu et consiste à être bien disposé, sans préjugés ni jugements, et à manifester de la compassion. L’Exigence est d’une part personnelle (liberté envers ses propres parasites, projections et filtres variés et conscience de soi et de l’autre, avec deux cartes du monde différentes), et d’autre part professionnelle (respect du cadre éthique et la confidentialité et attention à un cadre relationnel sain qui permet à chacun d’exercer sa liberté et sa responsabilité).

La deuxième clé correspond au processus de l’accompagnement. Il s’agit de la Clé CSG : Capte, Suis et Gère. Il faut d’abord capter ce qui bouge à travers une qualité d’écoute et de discernement. Puis il importe de suivre le mouvement en étant à l’affût de ce que l’autre exprime ou montre et en utilisant notamment la reformulation sous toutes ses formes dans le but de permettre à la personne accompagnée d’accéder au meilleur d’elle-même ainsi qu’aux offres de Dieu. Enfin, il faut gérer l’entretien en étant attentif à ce qui favorise ou freine l’avancée, en orientant vers les ressources déjà existantes ou à développer, en valorisant les petits changements, en se laissant inspirer pour partager une parole biblique adaptée et en avançant entre implication et lâcher prise. Si c’est nécessaire, on peut s’appuyer sur la communauté qui est riche de la diversité et de la complémentarité de ses dons et de ses ministères. 

La troisième clé est le passe-partout de la Prière qui est utile en toutes circonstances. Il s’agit d’invoquer la présence divine, déposer les personnes et les situations, se laisser inspirer par l’Esprit Saint, intercéder et proclamer la Parole dans les moments de combats spirituels. Cette clé repose sur l’humilité et la confiance dans le Seigneur et la conscience de ses ressources infinies pour ouvrir des portes insoupçonnées, là où nous demeurons limités. 

 

Après le temps du repas tiré des sacs, la journée s’est poursuivie avec des ateliers de travail en petits groupes qui nous ont permis de nous approprier les apports de la matinée. 

 

La rencontre s’est achevée avec notre Assemblée Générale au cours de laquelle ont été présentées les finances de l’association ainsi que les projets pour l’année à venir, parmi lesquels des rencontres en Visio pour approfondir le thème de l’accompagnement, ainsi qu’une retraite spirituelle. 

 

Cette journée annuelle a été l’occasion d’échanges fraternels appréciés qui contribuent à l’affermissement de la communion fraternelle. 

Ressources à utiliser :

Résumé au format pdf

L'un des prochains événements de "La Traversée", dont Nelly SINCLAIR-KUEN est la présidente. A partager !



Résumé de la prédication de la pasteure Danièle Kopp 

 

Jésus ne montre pas tout de suite aux deux disciples qu’il a triomphé de la mort ; il prend le temps de cheminer avec eux : il ne les précède pas et ne leur trace pas d’itinéraire. Il marche au même pas qu’eux ; il s’adapte à leur rythme tout en gardant le silence dans un premier temps. Puis il s’intéresse à leur histoire ; et il leur pose une question ouverte : « De quoi discutiez-vous ? » Il s’agit d’une question qui ouvre et qui les invite à se raconter. Et c’est seulement lors du repas du soir, dans le cadre duquel le Christ se met au niveau de leur faim, de leur soif et de leur fatigue du jour, que leurs yeux vont pouvoir s’ouvrir ; au moment de la bénédiction et de la rupture du pain, la réalité leur apparaît et ils discernent que leur interlocuteur est le Christ ressuscité. C’est à ce moment-là que l’accompagnement s’accomplit. Enfin, Jésus se retire sans leur donner d’ordre de mission. Dans leur situation concrète, il leur a permis de s’ouvrir progressivement à sa présence et à sa résurrection, avant de ressusciter à leur tour, c’est-à-dire de se relever et de remettre en marche.   

 

Ainsi, l’accompagnement consiste à rejoindre l’autre dans ce qu’il vit, sans objectif particulier, si ce n’est de faire route avec lui et, chemin faisant, de lui offrir peut-être l’occasion de découvrir que le Christ peut toucher et réchauffer son cœur. Avant de témoigner de Dieu, l’accompagnant est à l’écoute de la parole de l’humain. Il permet à la personne accompagnée de dire quelque chose de ce qu’elle vit : souffrances, doutes, colères, révoltes, espoirs et quête. Il s’agit de lui permettre de balbutier quelque chose de la foi, qu’elle soit établie ou naissante ou recherchée. A son écoute, l’accompagnant peut risquer une parole qui peut ouvrir à la confiance et à l’espérance. L’accompagnement s’inscrit dans une temporalité spécifique qui respecte le rythme de l’autre. La personne qui accompagne rejoint ce dernier sur son chemin, sans savoir d’emblée lequel il est, comment il est et où il va les mener.

Pour éviter de témoigner à contretemps, elle doit parfois renoncer à dire sa foi... afin de pouvoir, le moment venu, projeter d’aller plus loin. 


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